association L'éphémère

11 février 2011

Ce qui me bouleverse chez autrui est toujours lié à la solitude.

C'est toujours là où je sais que la rencontre peut avoir lieu. Qu'elle dure une seconde ou qu'elle aille sur plusieurs années, çà n'a aucune espèce d'importance parce que ce n'est plus de l'ordre du temps. (...)


Quand enfin quelqu'un se débarasse de ses épaisseurs qui sont de pauvres armures : le savoir, la conscience de soi, la bienséance parfois, l'habitude, toutes ces choses qui servent d'écrans, de murailles, de vêtements lourds que l'on met sur soi.

Quant à certains moments tout çà tombe, la solitude est alors entière, et en même temps c'est la fraternité qui est là. C'est très étrange parce qu'il demeure aussi la séparation. Il y a l'autre dans un état où je sais que je ne pourrai jamais le rejoindre parce qu'il est abîmé -dans tous les sens de ce terme- dans un songe, dans une pensée, dans un amour ou dans une détresse qui n'est qu'à lui, qui n'est connaissable que de lui, et qui n'est peut être même pas exprimable, et en même temps c'est là où j'éprouve ce qui de lui et de moi appartient à un socle commun, appartient à la même humanité.

Je sais à ce moment là, que je suis fait comme lui, de la même matière. Perdue, exposée, faible... et lumineuse, irradiante.
christian Bobin



11/02/2011
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